OSTREIA

Ostreia, Jean-Pierre Cramoisan, éditions Les Presses Littéraires.

Voilà un livre qui a tout pour surprendre : le personnage principal, Ostreia, est une jeune et belle...huître qui, après la mort de ses parents, s'en va vivre chez une lointaine cousine, la vieille, méchante et bien sûr laide Mélanéa. Le début fait d'ores et déjà penser à bon nombre de contes et on comprend vite le sous-titre "Féerie en trois parties". Que manque t-il alors pour composer l'histoire? L'amour, la cruauté, les bons et les méchants, la magie, un décor fantastique... Tout y est, rassurez-vous. À commencer par le décor, ce monde sous-marin, peint avec beaucoup de précisions, parfois splendide, parfois hideux, à l'instar de ceux qui le peuplent. Et quelques apparitions du monde d'en-dessus, le nôtre, celui des Hommes, avec tout ce qu'il peut avoir d'effrayant et de surprenant. Un décor dans lequel j'avoue m'être parfois perdue, étant donné (je pense) mes piètres connaissances du monde marin.

Reprenons-là le cours de l'histoire. Ostréia a un amoureux, un escargot-toupie nommé Perolin. Bien sûr, le bonheur de la belle huître ne sied guère à la marâtre, vieille sorcière, qui fait appel aux pires êtres qui soient sous la mer pour se débarrasser de Perolin : les crabes. Vient ensuite au tour de la pauvre Ostreia d'être condamnée à mort. Par chance, la jeune huître parvient à échapper à ses terribles ravisseurs. Débute alors La Quête, l'aventure de sa vie : Perolin a été emmené au royaume des crabes pour y être sacrifié, Ostréia va traverser la vaste mer et affronter tous les dangers pour le sauver. Elle pourra compter sur l'aide des fées pour la guider dans son périple, mais aussi sur celle de toutes sortes de poissons et crustacés. Elle traversera des paysages désolés, hantés, affrontera des dragons et une vieille sorcière. Enfin, elle participera à une grande bataille qui peut rappeler celles de Tolkien.

Un joli texte dont l'univers, et le vocabulaire prolifique, érudit, vous déstabilise quelque peu mais vous emporte. Comme un rêve éveillé. Et n'est-ce pas ce qu'on attend (aussi-pas tout le temps, je vous l'accorde) d'un livre? Qu'il nous fasse rêver, qu'il nous emmène loin de notre petite réalité?